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En marge de la parution du nouvel album de Troc, nous avons posé quelques questions à un musicien aussi passionnant qu’énigmatique, le bassiste Jannick Top.
Figure de proue de la période la plus féconde de Magma, celle de la première moitié des années 70, Top a par la suite suivi des chemins dont la cohérence a pu échapper à certains, en particulier lorsqu’il a été associé à différents projets relevant de ce que l’on appelle communément la « variété ». Son retour dans l’équipe de Troc, après sa collaboration avec le trompettiste Eric Le Lann (2007) ou son Infernal Machina (2008), tend à démontrer qu’il est toujours sur la brèche, prêt pour de nouveaux combats. Avec au cœur de sa démarche ce qui le nourrit le plus : la création.
Lire l'interview de Jannick Top sur Citizen Jazz...
Tout cela ressemble un peu à une mauvaise série, dont je commence à ne plus supporter les caprices d’un scénariste bien mal inspiré. Peut-être aussi que la grisaille de ce monde nous rend plus intolérable encore la disparition d’artistes qui ont consacré une grande part de leur vie à tenter d’illuminer la nôtre, pendant que les mafias de tout poil ne cachent même plus le pouvoir qu’elles se sont arrogé et déversent leur arrogance criminelle sur des peuples dont la capacité de résistance à la souffrance étonne plus que jamais.
Souvenons-nous : il y a quelque temps, un grand monsieur du jazz, le batteur Paul Motian, nous quittait. J’avais évoqué ici-même sa disparition et fait part de l’émotion du contrebassiste Henri Texier, qui l’admirait et le connaissait bien puisqu’il avait fait appel à son immense talent le temps d’un disque appelé Respect. Cet album, paru en 1997, était pour lui l’occasion de réunir un all stars : outre le batteur, quelques figures de légende étaient conviées à la fête ; il y avait là en effet Lee Konitz (saxophone alto), Steve Swallow (basse électrique) et Bob Brookmeyer (trombone).
Comment imaginer qu’en l’espace de quelques jours, cette belle équipe se verrait brutalement amputée par une nouvelle disparition ? Le grand Bob Brookmeyer vient, lui aussi, de s’envoler, ajoutant des larmes à notre tristesse… Il aurait eu 82 ans hier.
Je laisse aux biographes le soin de nous raconter la somme d’expériences que le tromboniste (dont l’instrument de prédilection avait la caractéristique d’être doté de pistons) a pu vivre au cours de sa vie de musicien. Mais tout de même : Mel Lewis, Coleman Hawkins, Ben Webster, Charlie Mingus, Jimmy Giuffre, Jim Hall, Bill Evans, Clark Terry, entre autres, croisèrent son chemin ; sans oublier quinze ans de travail aux côtés de Stan Getz, avant de rejoindre Gerry Mulligan ! Pas mal, non ?
Depuis une trentaine d’années, Brookmeyer avait souvent installé ses quartiers en Europe, à Cologne ou Stockholm notamment, en tant que compositeur ou chef d’orchestre (avec le New Art Orchestra), tout en poursuivant une carrière d’enseignant aux Etats-Unis.
Il venait tout juste de publier un disque dans lequel il revisitait des Standards, avec le New Art Orchestra, preuve d’une vitalité jamais prise en défaut.
Pour ne pas oublier le grand monsieur qu’était Bob Brookmeyer (quel son magnifique !), voici un duo avec le guitariste John Scofield, enregistré je crois en 1979 ou 1980. Tous deux nous interprètent « Moonlight In Vermont », dans une version d’une grande sensibilité épurée. La fin de la vidéo, à partir de 3’55, est plus absconse pour moi car néerlandophone, même si je crois deviner que l’un des interlocuteurs évoque la particularité pistonnesque du trombone de Bob Brookmeyer.
PS : dans le sillage de Bob Brookmeyer, Cesaria Evora tirait elle aussi sa révérence en fin de semaine dernière. Avis au Grand Ordonnateur des pompes funèbres : j’ai d’autres noms à lui suggérer, parce que je le trouve vraiment mal inspiré… même s’il a cherché tout récemment à se rattraper du côté de la Corée du Nord. Mon agence de notation personnelle lui attribue volontiers un ZZZ.
Quarante ans ! Ou presque. Qui aurait pu imaginer que l’éphémère Troc, né en 1971 et mis en cessation d’activité dès l’année suivante, non sans avoir publié un album devenu aujourd’hui uncollector et joué sa musique sur quelques grandes scènes européennes, pointerait à nouveau le bout du nez avec ce cru 2011 ? Cru qui est une agréable cuvée... Troc, une sacrée histoire qui commence à la fin des années 60 : celle de l’admiration réciproque entre un batteur, André Ceccarelli et un chanteur, Alex Ligertwood, dont les chemins s’étaient croisés du côté de Rome. Celle, surtout, d’une formation aux contours généreux dont les autres piliers avaient pour nom Henri Giordano (piano), Claude Engel ou Jacky Giraudeau (guitare) et Jannick Top (basse).
Lire la suite de cette chronique sur Citizen Jazz...
Il y avait le Paris Jazz Big Band, voici maintenant le Nice Jazz Orchestra. Pierre Bertrand, qui avait su mettre sa science de l’arrangement, par une association fructueuse avec le trompettiste Nicolas Folmer, au service d’un big band dont Citizen Jazz saluait en son temps les prouesses à l’occasion d’un très consistant Big Live sous la forme d’un triple CD, s’est lancé en 2006 dans une autre aventure, cette fois à l’autre bout de la France, en unissant ses efforts et son talent à ceux de Christian Pachaudi et Alain Asplanato pour une direction artistique sous forme de triumvirat niçois.
Belle démonstration de la vitalité de la scène jazz suédoise ! Mais LED nous permet surtout de découvrir un batteur arrangeur qui n’hésite pas, comme beaucoup d’autres musiciens désormais, à instiller dans sa musique - d’essence jazz - la part de rock qu’elle mérite. Ou plutôt, si on l’en croit, pour avoir grandi avec une oreille jazz et une oreille rock il estime avoir « bouclé la boucle » avecThe Ocean, un album qu’il publie aujourd’hui sur le label indépendant Kopasetic Productions dans une formation dont on comprendra très vite pourquoi il a choisi de la baptiser ainsi.
Il y a comme ça des journées qui font du bien. Parce qu’on en a besoin, non, vous ne trouvez pas ? L’avenir est gris très sombre, plombé, et beaucoup d’entre nos concitoyens ressentent violemment les effets du piège qui se referme sur nous, selon une logique implacable dont j’aurais du mal à connaître la raison profonde – la cupidité ? la veulerie ? la stupidité ? la connerie humaine ? – mais qui m’a souvent valu de me faire passer pour un hurluberlu dès lors que j’essayais – c’était il y a bien longtemps, à l’aube des années 80 - d’en comprendre la mécanique et que je n’hésitais pas à employer le mot de dictature pour qualifier le régime sous lequel nous vivions et la folie financière qui se répandait comme la peste (une épidémie dont on pourrait approximativement calculer l’âge, qui avoisine la quarantaine). Attention ! Je ne suis pas naïf au point de croire que tout était mieux avant – je laisse cette illusion à d’autres rêveurs enfantins – mais, comment dire ? Je n’ai pas attendu 2008 pour savoir que nous étions mal barrés et que les capitaines à bord auraient mérité d’être balancés à la mer depuis belle lurette, et sans bouée de sauvetage s’il vous plaît. Nous avons atteint aujourd’hui une sorte de premier sommet sur lequel sont perchés aujourd’hui une poignée d’irresponsables bouffis qui nous expliquent maintenant qu’il va falloir que nous sautions dans le vide si nous souhaitons nous en tirer… Messieurs, sautez les premiers, je vous suis…
Bref, assez de pessimisme… hier donc, mon salon était baigné d’une lumière d’automne absolument irrésistible : de celles qui vous conduisent inéluctablement à vous prélasser dans le fauteuil où vous vous effondrerez en compagnie d’un livre (tiens, un bon vieux Dashiell Hammett, Le Faucon Maltais par exemple) ou d’un disque (50 Words For Snow, le nouveau Kate Bush dont je parlerai bientôt). Un confort éminemment petit bourgeois, j’en conviens volontiers, mais moment privilégié parce que vecteur du nécessaire oubli passager des brutalités extérieures.
C’est hier également que le pianiste Emmanuel Borghi a partagé sur un réseau social un premier extrait du disque qu’il publiera au début de l’année 2012.
Alors ça, mes amis, c’est une excellente nouvelle ! Je ne vais pas vous réécrire l’histoire de ce musicien trop rare mais je pourrai la résumer en vous expliquant qu’après une vingtaine d’années passées au service de la musique de Christian Vander, Manu a tourné la page en 2008, embarquant avec lui femme et beau-frère (Himiko et Antoine Paganotti). Depuis, le sieur Borghi nous a donné de ses nouvelles, ne serait-ce qu’en étant partie prenante d’une réjouissante expérience, SLuG, dont j’avais évoqué le premier disque dans les colonnes de Citizen Jazz. On savait aussi qu’un second bébé limace était en gestation, enregistré dans d’excellentes conditions du côté de Radio France. Un disque qui devrait voir le jour assez vite. Miam miam !
Voici quelque temps déjà, Manu m’avait confié par ailleurs qu’il travaillait sur un disque en solo et en trio. De quoi nous faire saliver, nous qui n’avions jusqu’à présent qu’à nous mettre sous la dent ses Anecdotes parues en 1996 (je crois qu’on peut encore se les procurer chez Musea, allez-y, c’est un chouette disque !). Une éternité en quelque sorte… Je n'oublie pas cependant qu'entre temps, Manu a participé au groupe One Shot, dont la musique crypto-crimso-zeuhl avait de quoi vous bousculer par sa noirceur méthodiquement dosée.
Et c’est hier qu’il a choisi de livrer à nos oreilles attentives sa reprise de « Don’t Give Up », une magnifique chanson de Peter Gabriel qu’on avait pu découvrir en 1986 sur l’album So et pour lequel le chanteur s’était adjoint les services d'une certaine… Kate Bush, encore elle ! World is so small.
C’est mon jour de bonté, alors je vous propose une double écoute. D’abord celle de la version originale :
Et comme je souhaite ne reculer devant aucun sacrifice, je vous en livre les paroles, dont on s’apercevra vite qu’elles pourraient faire écho aux souffrances humaines de nos temps troubles… Il faut toujours comprendre les textes des chansons, c'est un vieux principe intangible, même lorsque ces dernières font, plus tard, l’objet de reprises instrumentales.
« In this proud land we grew up strong We were wanted all along I was taught to fight, taught to win I never thought I could failed No fight left or so it seems I am a man whose dreams have all deserted I've changed my face, I've changed my name But no-one wants you when you lose Don't give up 'cause you have friends Don't give up You're not beaten yet Don't give up I know you can make it good Though I saw it all around Never thought that I could be affected Thought that we'd be last to go It is so strange the way things turn Drove the night toward my home The place that I was born, on the lakeside As daylight broke, I saw the earth The trees had burned down to the ground Don't give up You still have us Don't give up We don't need much of anything Don't give up 'cause somewhere there's a place Where we belong Rest your head You worry too much It's going to be alright When times get rough You can fall back on us Don't give up Please don't give up Got to walk out of here I can't take any more Going to stand on that bridge Keep my eyes down below Whatever may come And whatever may go That river's flowing That river's flowing Moved on to another town Tried hard to settle down For every job, so many men, So many men no-one needs Don't give up 'cause you have friends Don't give up You're not the only one Don't give up No reason to be ashamed Don't give up You still have us Don't give up now We're proud of who you are Don't give up You know it's never been easy Don't give up 'cause I believe there's a place There's a place where we belong. »
Voilà, vous avez la matière première bien en tête ; je vous propose maintenant d’écouter les premières minutes de la reprise (la cover comme disent les anglois) d'Emmanuel Borghi et ses complices.
Emmanuel Borghi : piano ; Antoine Paganotti : batterie ; Blaise Chevallier : contrebasse.
Lumineux, tout simplement. Je n’ai pas envie d’ajouter le moindre commentaire superflu. Voilà qui nous rend impatients d’écouter tout l’album, qu'on pourra se faire glisser sereinement entre les tympans dans quelques semaines, vers le mois de février 2012.
Et merci à Manu de m’avoir confié la source à partir de laquelle j’ai pu partager cette musique sur mon blog.
Pour une fois, laissons nos yeux et rien qu'eux partir en promenade rétrospective du côté des scènes automnales de l'édition 2011 de Nancy Jazz Pulsations. L'ami Jacky Joannès a faufilé ses objectifs au plus près de la musique vivante pour nous proposer une petite sélection sous la forme d'une diaporama d'une bonne quarantaine de photographies. Citizen Jazz lui a bien volontiers ouvert ses portes, et c'est un ravissement, même si l'on ne connaît pas sur le bout des doigts la biographie de chacun des artistes qui sont mis en scène. Il suffit de regarder et d'imaginer... ou de se souvenir !
J’ai réalisé lundi matin par téléphone l’interview d’un musicien décidément pas comme les autres et pour lequel j’ai une grande admiration, quelles qu’en soient les apparentes contradictions. Si vous ne connaissez pas son nom, peut-être que la photographie de cette note vous fera penser que sa silhouette ne vous est pas totalement inconnue. Cherchez bien… Vous n’êtes pas au fait de l’histoire de Magma ou de la Musique des Sphères ? Aucune importance car je serais surpris si vous ne l’aviez jamais aperçu aux côtés de chanteurs comme… Michel Berger, France Gall, Johnny Halliday ou, tout récemment, Jacques Dutronc. Une drôle de schizophrénie artistique sur laquelle j’ai pu échanger avec lui, et obtenir des réponses très intéressantes, voire émouvantes.
Cet entretien, lié à la parution du second disque de Troc, un groupe dont il fait partie et qui avait été formé en 1971 par le batteur André Ceccarelli, fera l’objet d’une parution prochaine dans Citizen Jazz, en lien avec la chronique de l’album. Il s’agit vraiment d’un petit événement parce que Troc 2011 est en fait le second disque de cette formation, dont l’existence très éphémère avait pris fin en 1972. Notamment parce que Top, bassiste surpuissant, avait été repéré par un certain Christian Vander, le Kobaïen fou qui s’était empressé de le débaucher pour l’embarquer sur sa drôle de planète dont la pureté n’a jamais été sans laisser dans son sillage un petit parfum d’ambiguïté. Une collaboration qui durera environ deux ans, avant une nouvelle tentative d’association en 1976 (Vandertop) et pour finir, la séparation. Puis une exploration par Top, certes moins créative mais probablement plus rémunératrice, d’autres univers dans le monde de la variété.
Sauf que le virus des musiques stratosphériques n’était pas éradiqué : on se souvient de La Musique des Sphères, et dans les années 90 d’un trio plutôt intéressant, STS ; puis un disque remarqué avec le trompettiste Eric Le Lann en 2006 et, dès l’année suivante, une sacrée Infernal Machina où Jannick Top remettait les pendules à l’heure et voulait par là signifier l’importance de sa contribution à l’histoire de Magma (selon moi, les mouvements VII à XI sont probablement l’une des plus belles séquences enregistrées par le groupe ; mais ce n'est que ma modeste opinion et je vais encore me faire honnir par les gardiens du Temple... Pas grave, j'ai l'habitude : même pas peur !). Car s’il prétend avoir voulu rendre hommage à Christian Vander avec sa machine infernale, il n’aura échappé à personne qu’en creux de cette musique sombre, ou plutôt en relief, se dessine très clairement tout ce que le groupe lui devait à l’époque. J’ai mis des années à comprendre pourquoi Köhntarkösz était mon disque préféré de Magma (bien loin devant tous les autres). J’avais certes remarqué qu’il ne ressemblait en rien aux autres, et surtout pas à ceux de la martiale trilogie Theusz Hamtaahk qui me continue de me gêner un peu aux entournures (cette fois, je suis banni à jamais...), mais il m’a longtemps échappé à quel point l’âme de Top souffle sur cette musique. Ecoutez le final de l’album, vous saurez de quoi je parle.
Dans l’interview, Jannick Top explique qu’il a toujours ressenti le besoin de ne pas se cantonner à un seul projet, qu’il lui faut évoluer dans le changement. On est content, cependant, de constater qu’il a retrouvé ses vieux copains et qu’il a déployé avec eux une énergie très saine pour nous offrir une musique imprégnée de rock, de jazz, de soul et de funk. Le disque respire le plaisir de jouer ensemble. Un vrai cocktail vitaminé ! Surtout que Troc nous revient presque dans sa formation d’origine : autour de Ceccarelli et Top, voici à nouveau Claude Engel à la guitare et Alex Ligertwood au chant. Seul le pianiste Henri Giordano n’est pas de la fête mais son remplaçant est un certain Eric Legnini, à lui-seul une assurance groove.
Top est au top, dans ses compositions revient souvent le mot spirit et ça me plaît bien !
Mais que vient donc faire un disque d’Elliott Murphy, le plus français des songwriters américains, héritier tout à la fois de Bob Dylan, Bruce Springsteen ou encore Lou Reed, dans les chroniques de Citizen Jazz ? Pas du jazz, nous dira-t-on ! Non, en effet, pas du jazz : juste un disque brillant, tendu comme un arc, à sa manière un disque parfait où s’entrecroisent avec beaucoup de fluidité ballades teintées de blues et rock’n’roll endiablés. Et une étonnante faculté d’enchaîner hits potentiels et classiques instantanés. Prêtez donc, pour vous en convaincre, une oreille à « Gone, Gone, Gone », « Train Kept A Rolling », « Rain Rain Rain », « Rock’n Roll ’N Rock’n Roll » ou encore au très dylanien « Poison’n Grace » qui déroule les paysages d’une Amérique cinématographique avec un fort pouvoir de séduction.
Lire la suite de cette chronique sur Citizen Jazz...
NJP 2011, c’est fini ! Au-delà d’un bilan qui atteste de la vitalité du festival malgré des nuances qu’on doit apporter (si la fréquentation globale, tous lieux et concerts confondus, est en progression, le cru 2011 aura été moins faste au Chapiteau de la Pépinière que son prédécesseur dont on s’aperçoit a posteriori qu’il était exceptionnel), Nancy Jazz Pulsations demeure pour Nancy et la région Lorraine un événement automnal de premier plan.
J'étais récemment dans le TGV qui me conduisait de Paris à Nancy. Un train facétieux qui a pris la voie buissonnière et accompli le trajet en plus de cinq heures au lieu des 90 minutes annoncées... Plutôt que de ronchonner et me rallier à une cause sans objet (comment peut-on imputer à la SNCF le choix d’une voie ferrée comme terrain de suicide ?), j'ai entrepris la rédaction d'une chronique à destination de mon blog ou de Citizen Jazz.
Seul hic : le disque que j’avais décidé d’évoquer ne m’a pas vraiment transporté. Non qu'il soit mauvais, mais simplement parce qu'il m’a laissé sur le bord de sa route. Je n’ai pas réussi à monter dans l’embarcation. C’est ainsi : comme tout être humain, je revendique le droit à une sensibilité singulière qui ne peut tout absorber et s’extasier à l’infini. Même si je crois avoir montré ici une certaine ouverture d’oreille.
Une fois mon texte terminé, j'ai longuement pesé le pour et le contre, avant de me rendre à l'évidence : je n'aime pas armer ma plume d'une lame trop tranchante. S'il peut m'arriver ici ou là d'émettre une opinion négative (comme je l'ai fait voici peu de temps après un concert catastrophique proposé par Nancy Jazz Pulsations), c'est en général pour mieux souligner d’autres éléments qui, eux, m'ont enthousiasmé. Mais la chronique négative n'est pas ma tasse de thé ; je lui préfère le silence. Libre à d'autres de s'exprimer s'ils le souhaitent : de mon côté je préfère mobiliser mes énergies positives.
Alors voilà : je garderai ce texte pour moi. Inutile de peiner ou de blesser, je n'en ai pas envie.
C’était le 5 juillet dernier, au festival Jazz à Vienne, dans le cadre majestueux du théâtre antique de la ville. La soirée était entièrement consacrée aux big bands et la première partie proposait un concert d’une jeune formation : The Amazing Keystone Big Band. Une petite vingtaine de musiciens partageant leur vie entre Lyon et Paris, que Citizen Jazz a déjà remarqués après leur passage au Méridien le 9 mai.
J’ai vu le groupe l’année dernière dans un club de Lyon appelé La Clef de Voûte, qui est un peu leur bercail, leur lieu fétiche. Vous avez compris : Keystone, Clef de Voûte !
Je n’étais pas à Vienne. Mais j’aurais bien aimé… D’abord parce que – comme vous pourrez le vérifier sur la vidéo – il faisait un temps magnifique et que le soleil exerce sur moi une attraction plutôt forte, en bon Lorrain que je suis ; aussi parce que je ne connais pas ce lieu chargé de beaucoup d’histoire et très majestueux. Une troisième raison n’a fait qu’ajouter à mes regrets, sur laquelle je ne m’étendrai pas mais que les plus attentifs parmi vous auront tôt fait de comprendre. Cerise sur le gâteau, cette bande de jeunes loups talentueux et fougueux avait choisi de multiplier les énergies en faisant appel à quelques guests prestigieux comme l’organiste Rhoda Scott ou le vibraphoniste Michel Hausser.
Voici une petite séance de rattrapage de ce concert que j’ai pu visionner quelque temps plus tard dans son intégralité : The Amazing Keystone Big Band interprète « Joshua », une composition de Miles Davis. L’image est un tantinet déformée mais comme dit l’autre, qu’importe le flacon… Et si vraiment cet étirement vous gêne, eh bien c’est tout simple : fermez les yeux et ouvrez vos oreilles !
Un final en bouquet de mots pour Nancy Jazz Pulsations, une conclusion où les phrases chahutées par la lecture trépidante de Jacques Bonnafé viennent caresser, irriter, bousculer et chatouiller les sinuosités d’autres paroles, musicales celles-là, nées de l’imagination de Louis Sclavis (clarinette basse, saxophone soprano et piano à pouces). Une heure sans le moindre répit où la tentation surréaliste d’une orange qu’on éponge vient se fracasser le zeste sur la sombre réalité d’un jour d’octobre 1961 du côté du Pont de Neuilly et du temps de Papon, avant que les mots qui s’entrechoquent ne décident d’enfourcher leur bicyclette rouillée pour arpenter les routes du Tour de France aux côtés de vieux héros de Miroir Sprint comme Pierre Brambilla (le visage sculpté à coups de marteau), Raymond Poulidor et sa poupoularité ou Lucien Aimar, roi de la descente. Jean-Pierre Verheggen, Antonin Artaud, Francis Ponge, Jacques Prévert, Ludovic Janvier et bien d’autres agitateurs du verbe comme Antoine Blandin sont convoqués dans ce carrousel un peu étourdissant où les deux artistes se parlent, se poursuivent dans une course effrénée vers la vérité du non sens. Musique des mots, mots mis en musique, exploit sportif aussi par le déferlement des textes, le duo Sclavis-Bonnafé est un havre poétique qui stimule et réveille. Déconcertant ? Non, des concertextes !
Théâtre de la Manufacture – Samedi 15 octobre 2011
En écoute : « Annonce», extrait de Lost On The Way de Louis Sclavis.
Texte préparatoire à un prochain compte-rendu complet pour Citizen Jazz.
Stefano Bollani se reconnaît volontiers comme un musicien chanceux, qui jouit du privilège de vivre de sa passion et se fait un devoir de transmettre sa bonne humeur. Alors merci à lui, mais aussi à ses deux complices danois (Jesper Bodilsen : contrebasse et Morten Lund : batterie), d’avoir réjoui un Théâtre de la Manufacture plein à craquer. Car le pianiste transalpin et ses acolytes ont servi au public une musique évoluant constamment sur le fil ténu de leurs conversations élégantes et espiègles. Que le trio puise dans des compositions originales ou qu’il aille chercher l’inspiration vers Antonio Carlos Jobim, Caetano Veloso ou… Michael Jackson pour une irrésistible version chantée de « Billie Jean », tout est prétexte à de savoureuses déambulations narratives offrant le spectacle d’un parfait équilibre entre les musiciens. La paire danoise, à l’allure faussement austère, n’est pas la dernière à glisser ses facéties dans le jeu du pianiste volontiers taquin, allant jusqu’à mimer du bout des baguettes et d’un claquement de cordes une corrida où l’on ne sait qui joue le rôle du taureau et qui joue celui du matador. Bollani pratique le piano sous tous ses angles : assis, debout, accroupi, à genoux mais toujours dans le plaisir de l’invention. Mais la légèreté des apparences ne dissimule jamais la justesse d’une union entre trois voix qui s’écoutent avec une remarquable attention. Voilà un triangle parfaitement équilatéral : de quoi nous réconcilier avec la géométrie.
Stéphane Belmondo a tout l’air d’un homme heureux ! Son récent The Same As It Never Was Before est le disque de son épanouissement, dont le trompettiste a pu faire aboutir l’idée en associant ses forces à celles de deux papys flingueurs titulaires de cartes de visite qui sont de véritables who’s who de l’histoire jazz américain : le pianiste Kirk Lightsey et le batteur Billy Hart. Sans oublier l’appui précieux du contrebassiste Sylvain Romano, compagnon de route de Belmondo que ce dernier considère comme son autre frère en musique et qui, du haut de sa trentaine, tutoie les deux maîtres du bout des cordes avec une rigoureuse rondeur. Un quartet de choc que l’on retrouve à Nancy dans la pleine lumière de sa réussite et qui, à l’évidence, prend un énorme plaisir à jouer le répertoire de ce disque roboratif. Ouvrant le concert avec « What’s New », dont la version par Ella Fitzgerald remonte à la fin des années 30, Stéphane Belmondo va très vite creuser le sillon de The Same As It Never Was Before : « So We Are », « You And I », « Habiba », « Light Upon Rita », autant de pièces qui deviennent le terrain de jeu d’une sacrée bataille d’amitié entre les musiciens du quartet, parmi lesquels nos deux américains – visiblement réjouis d’être au cœur de l’action – vont se tailler une part de lion ! Le plaisir pris à écouter le disque est ici démultiplié par leur force de frappe qui s’expose à un public plus qu’enthousiaste. Ainsi entouré, Stéphane Belmondo peut libérer son jeu – volubile et virevoltant - sans la moindre entrave et toucher du doigt ses rêves de toujours. Être le principe actif d’une création musicale vivante et constamment sur le fil de cet implacable rasoir qu’est la prise de risque en scène. Ses artificiers septuagénaires, tous sourires dehors, lui ont fourni une occasion très précieuse de vivre des instants rares et intenses. Comme toujours, ceux-ci ont semblé bien trop courts. On en redemande !
Théâtre de la Manufacture – Samedi 15 octobre 2011
En écoute : « So We Are», extrait de The Same As It Never Was Before de Stéphane Belmondo.
Texte préparatoire à un prochain compte-rendu complet pour Citizen Jazz.
Des places assises en plus grand nombre, un vrai soin apporté à la lumière, un son plutôt meilleur qu’à l’habitude malgré quelques approximations (comme au début du concert de Chucho Valdès), voilà une série d’améliorations qui est à souligner. Le Chapiteau de la Pépinière, lieu emblématique du Festival, évolue tranquillement, au rythme de la déambulation des spectateurs en quête d’un verre de bière ou d’un paquet de cacahuètes grillées vendues à prix d’or ; toujours imprégné de cette ambiance historique bien particulière, on adore le détester ou on déteste l’adorer, c’est selon l’humeur du moment !
Charles Lloyd a beau être nimbé de sa propre légende et des pages importantes qu’il a fait tourner à l’histoire du jazz, on imagine volontiers que le saxophoniste a ressenti un immense bonheur de voir sa musique dynamitée par un trio haut de gamme : Jason Moran au piano, Reuben Rogers à la contrebasse et Eric Harland à la batterie. Tous les trois ont assuré une bonne partie du spectacle, permettant à Charles Lloyd de servir en toute sérénité sa musique selon le mode introspectif qu’on lui connaît depuis longtemps, au saxophone ténor, à la flûte ou au tarogato. Cet artiste-là est libre, tout comme son jazz qui sait s’affranchir de la mélodie pour glisser vers des échappées plus aventureuses, mais toujours habitées. Le quartet communique peu avec le public, déroulant son histoire presque sans interruption dans une ambiance qui, reconnaissons-le, ne rend peut-être pas justice à son intensité méditative. Lloyd est un géant du jazz qui, de sa démarche hésitante, est venu nous inciter à regarder vers le haut.
Oublions la prestation de Raphael Gualazzi même si la standing ovation par une partie du public a de quoi interroger. Voilà un ersatz plutôt insipide de Paolo Conte dans un mauvais jour et de Jamie Cullum au quotidien, revu et corrigé par un directeur artistique ayant fait ses classes dans la Nouvelle Star : ses gesticulations associées au martèlement frénétique des touches de son piano mettent surtout en évidence la vacuité d’un propos convenu et une désagréable confusion entre énergie et séance de fitness. Quant à son massacre de « Caravan », il restera par ailleurs dans les annales du festival comme l'un des moments les plus terrifiants de cette édition... La conclusion s’impose : je ne suis pas le cœur de cible de ce type de produit marketing. Il faut savoir reconnaître ses propres limites. Tant mieux pour ceux qui aiment, après tout.
Fort heureusement, le cubain Chucho Valdés a redressé la barre d’une soirée qui menaçait de s’étioler en variété estampillée Bisounours au pays du jazz ! Avec ce pianiste bardé de prix et de distinctions, c’est un torrent d’énergie qui s’est déversé, notamment sous les coups de boutoir des trois percussionnistes de ses Afro-Cuban Messengers ; un flot de musique généreuse bien servi également par une paire trompette / saxophone jamais en mal d’inspiration. Valdés est aussi, à sa façon, un percussionniste, quoiqu’on ne saurait le cantonner à ce rôle de dynamiteur de touches qui a fait sa renommée : des incursions très mélodiques, aux confins du jazz et des univers de compositeurs comme Debussy ou Stravinski, ont aussi émaillé son propos, élargissant le spectre musical d’une formation enthousiaste, augmentée de la chanteuse Mayra Caridad Valdés, le temps d’un « Besame Mucho » ondulant et espiègle. L’un des beaux moments du concert aura certainement été « Zawinul’s Mambo », en hommage au créateur du groupe Weather Report, où l’on peut entendre une évocation de « Birdland » ; le groupe enchaînera avec « Stella By Starlight », rendu méconnaissable sous les assauts des fûts. On ressort de cette prestation aux rouages bien huilés tout ragaillardi à l’idée de s’être glissé dans les pas de Chucho, malgré la bruine qui nous rappelle que l’automne vient d’arriver.
Chapiteau de la Pépinière – Mercredi 12 Octobre 2011
En écoute : « Zawinul’s Mambo », extrait de Chucho’s Steps par Chucho Valdés & The Afro-Cuban Messengers.
Texte préparatoire à un prochain compte-rendu complet pour Citizen Jazz.
Temporairement échappée du Grand Journal de Canal+, la grande messe quotidienne et néanmoins commercialement consensuelle de la chaîne parfois cryptée, China Moses est venue présenter sa passion pour les women in blues, et plus particulièrement pour Dinah Washington à laquelle elle a consacré en 2009 un disque : This One’s For Dinah. Epaulée par un trio très professionnel (Raphaël Lemonnier : piano et arrangements, Fabien Marcoz : contrebasse et Jean-Pierre Derouard : batterie) maîtrisant à la perfection tous les codes d’un exercice d’une facture très classique, la chanteuse a aisément endossé le costume de la meneuse de revue, parsemant son répertoire d’anecdotes à caractère humoristique. Dinah Washington est au centre de l’affaire parmi d’autres chanteuses, que ces dernières l’aient influencée ou qu’elles s’en réclament : Bessie Smith, Esther Phillips ou Mamie Smith par exemple. On feuillette ainsi avec China Moses un album dont les photos un peu jaunies nous persuadent, à tort certainement, que le temps s’est arrêté. Ce spectacle un brin suranné, d’un esprit presque music hall, ne réserve guère de surprises : tout est bien en place, mais les musiciens semblent un peu cachés derrière les stéréotypes qu’ils mettent en scène avec une application qui n’émeut guère. Le public a aimé, reconnaissant probablement ce qu’il avait envie d’entendre. Comme on déguste une friandise dont les saveurs s’évanouissent très vite.
Théâtre de la Manufacture – Mardi 11 Octobre 2011
En écoute : « Fine Fine », extrait de This One’s For Dinah.
Texte préparatoire à un prochain compte-rendu complet pour Citizen Jazz.
Elle avait hypnotisé la petite salle de La Fabrique lors de la précédente édition de NJP. Son duo avec le guitariste Ulf Wakenius avait comblé le public, au premier rang desquels de jeunes enfants écarquillaient des yeux ébahis. La voici qui revient, mais en quartet et à l’Opéra ! Une sacrée montée en puissance… En douze mois, Youn Sun Nah est presque devenue une icône. Vincent Peirani à l’accordéon et Simon Tailleu à la contrebasse sont entrés cette année dans la danse lumineuse de la délicieuse coréenne qui paraît toujours aussi étonnée du phénomène d’adhésion qu’elle suscite. Le répertoire, tiré de ses deux derniers disques Voyage et Same Girl (à l’exception de « Avec le temps » chanté lors de l’un des trois rappels) est exactement le même qu’en 2010 : qu’importe, le charme opère instantanément. Seule à la kalimba ou à la boîte à musique, en trio, en duo ou en quartet, la chanteuse met à nu toutes ses émotions, ses joies, ses peines. Parfois, elle murmure, elle crie, avant d’évoquer, les yeux fermés, son pays natal dans un blues coréen. Elle emprunte des thèmes à Randy Newman, Léo Ferré ou Tom Waits ; ses musiciens rivalisent de lyrisme et de dialogues inventifs, parfois cocasses comme sur le splendide « Frevo » d’Egberto Gismondi. Ulk Wakenius, un grand monsieur, multiplie les trouvailles, massacrant au besoin une cannette de boisson gazeuse qui n’en demandait pas tant ; Vincent Peirani s’impose comme un parfait partenaire et sait aussi doubler avec un vrai charisme Youn Sun Nah au chant. Il faudra trois rappels – et un espiègle « Pancake » - pour assouvir la faim d’une salle conquise par une artiste décidément pas comme les autres.
Opéra de Nancy – Lundi 10 Octobre 2011
En écoute : « Pancake », extrait de Same Girl.
Texte préparatoire à un prochain compte-rendu complet pour Citizen Jazz.
On l’attendait un peu au tournant, l’ami Pierrick Pédron, lui dont le bel Omry avait éclaté au printemps 2009 : Omry, une proposition ambitieuse qui dépassait le contexte du jazz ou du rock, dans un mélange d’influences orientales et de regards vers l’univers de Pink Floyd et ses inspirations psychédéliques. Chaleureusement accueilli à l’époque, ce disque révélait non seulement une évolution majeure dans la carrière du saxophoniste, mais aussi le fruit déjà mûr du travail d’un groupe soudé dont l’identité sonore s’affirmait d’emblée. Cheerleaders, deuxième œuvre d’un sextet pas comme les autres, vient balayer d’un revers de l’anche les questions qu’on aurait pu se poser quant à ce qui s’apparente chez le saxophoniste à une véritable quête.
Comme une conséquence naturelle des faits relatés dans ma précédente note, je vois le niveau de ma pile de disques en souffrance s’élever (j’en compte une douzaine dont je dois rédiger la chronique pour Citizen Jazz). Soucieux de la responsabilité qui est la mienne, je m’efforce d’établir des règles destinées à améliorer ma productivité. Planning raisonnable (ce qui signifie que je ne dois pas ignorer la nécessité du repos), prises de notes à la volée sur tous les supports à portée de main : carnets, téléphone, simples bouts de papiers, recoins de ma tête qui n’en demande pas tant… tous les moyens sont bons pour ne pas me laisser déborder. Je dois aussi (ré)apprendre à écrire plus court, plus juste, contrecarrer une tendance naturelle à l’épanchement - même si je ne m’interdis pas la possibilité d’un laisser aller vers de bienfaisantes parenthèses digressives. C’est aussi l’occasion d’un retour aux sources de ce blog qui se voulait light et quotidien lorsque j’ai mis en ligne sa nouvelle mouture au mois d’août 2008. Comme un sportif pratiquerait un jogging de remise en forme, je me fixe un objectif d’écriture, sinon quotidienne, du moins pluri-hebdomadaire et un thème constant : la musique. Et je repousse la publication de mon premier bouquin, pour ne pas m’éparpiller (mais le contenu des trois premiers est là, bien rangé, prêt pour une révision) : ce sera pour un peu plus tard. En attendant, je vous en propose la couverture possible. L’art de faire les choses à l’envers ?
J’ai reçu la semaine dernière une petite livraison de CD à chroniquer pour Citizen Jazz… Trois nouvelles galettes : un Live in Cologne 1983 de Weather Report (dont la première écoute m’a un peu ennuyé, parce que la musique me paraît avoir mal vieilli, mais sur laquelle je reviendrai car la paire Zawinul / Shorter le mérite bien) ; le surprenant et inclassable Des Clairières dans le Ciel de Lionel Belmondo dont l’Hymne au Soleil s’est frotté au Chœur National de Lettonie ; enfin le très réjouissant et inventif Des Trucs Pareils de Ping Machine, un grand ensemble dirigé par le guitariste compositeur Fred Maurin. C’est un privilège que d’avoir à écrire afin de rendre compte au plus de nos émotions du travail de ces artistes. Une responsabilité aussi, car mes chroniques sont lues, voire attendues, et je dois par conséquent prendre le temps d’écouter, une fois, deux fois… et même beaucoup plus, ne serait-ce que par respect des musiciens. Mais je garde ma ligne de conduite : privilégier l’émotion.